A la chasse.....aux esprits bien sûr ^^'

Les deux adolescents marchaient vivement dans les couloirs du château, main dans la main. Ils étaient à l’affût du moindre bruit.
La perspective de revivre les aventures de Beauxbâtons rendait Yléssa toute joyeuse, elle n’avait pas peur des esprits frappeurs, au contraire, rien de tel pour s’amuser et garder de précieux souvenirs.

Alors qu’ils prenaient la probable direction des cuisines, Yléssa ne put s’empêcher d’avoir un léger sourire en observant Clément qui ouvrait la marche devant elle, qu’aurait-elle fait sans lui dans cette immense académie? Elle se sentait plus proche de lui aujourd’hui qu’avant, pourtant il l’avait toujours défendu à Beauxbâtons même contre des gens de sa propre maison…..

« Clément!! Heu…tu crois qu’on prend la bonne direction?? Ce n’est pas que je ne te fais pas confiance mais…. » Elle ne put s’empêcher de sourire à sa propre remarque, après tout, se perdre dans l’académie lui était bien égal hormis pour son ventre qui criait famine intérieurement.
Elle s’arrêta donc de marcher sans pour autant quitter la main de son ami l’obligeant à s’arrêter et lui lança un sourire sournois.

« Et si tu laissais une jolie fille passer devant?? » En prenant son air fier qui lui allait si bien.

Clément se trouva tout d’abord déconcerté par l’attitude de la jeune fille, puis, se rappelant les tout début de leur relation, il se mit à sourire et, lâchant la main de la jeune fille, il fit deux grands pas en arrière de façon à se retrouver derrière elle et, faisant une révérence, lui dit « Mais je vous en prie Mademoiselle, à votre service ».

Il était quelque peu mortifié qu’Yléssa doute de lui, alors même qu’elle disait lui faire confiance, et conséquemment bien décidé à la suivre et ne pas prendre la moindre initiative de si tôt, et ce même si la jeune fille se trompait de direction pour se rendre aux cuisines dont il connaissait la localisation, même s’il n’y était jamais encore entré.

Aussi, après sa révérence, se redressa-t-il et resta-t-il debout, immobile et silencieux, regardant la jeune fille qui se trouvait maintenant devant lui.

Le sourire d'Yléssa disparut, elle savait qu'elle avait quelque peu bléssé son ami et regrettait déjà d'avoir agis avec orgueil, surtout quand le jeune homme lui lâcha la main.
Se mordant la lèvre, elle passa donc devant Clément, pestant intérieurement contre elle-même mais si elle avait agis ainsi c'était aussi parce-que ces derniers temps, elle se sentait trés proche de Clément....Et même un peu trop proche à son goût, elle avait tellement peur de perdre son amitié....

C'est pas en redevant odieuse que tu vas rester amie avec lui, idiote!! Pensa-t-elle en commençant à marcher dans les couloirs.

A la première intersection, elle tourna à droite tout en jetant quelques coups d'oeil derrière elle, évidement elle avait voulu faire sa maline alors qu'elle connaissait beaucoup moins bien le château que Clément.Pourquoi était-elle si compliquée??
Le virage débouchait sur un couloir plus sombre, la jeune fille s'arrêta et resta silencieuse pendant que ses yeux s'adaptaient à l'obscurité.

"Normalement c'est au bout du coulor à gauche....." Dit-elle sans grande détermination. c'était plus une question qu'une affirmation.

Le jeune homme savait pertinemment que la cuisine était à l’opposé de la direction qu’avait prise son amie, mais il la suivit d’un pas assuré, curieux de voir où menait ce sombre corridor qu’il n’avait encore jamais emprunté, et faisant comme s’il n’entendait pas l’impatience du ventre de son amie.

*Après tout, cela lui remettra peut-être un peu les pieds sur terre* pensa-t-il un peu méchamment.

Lorsque la jeune fille s’arrêta, il fit de même, et croisant les bras, se mit à la regarder, ignorant sa question.
A son regard, il vit que Jérémie lui manquait, et aussi qu’elle commençait à être troublée par lui. Cela le surprit quelque peu, car pour lui, Yléssa était sa meilleure amie, mais il n’éprouvait pour elle que de l’amitié.

Comprenant du même coup l’état d’esprit de la jeune fille et son attitude précédente, il la lui pardonna aussitôt, et, faisant un pas en avant, il prit Yléssa dans ses bras pour la réconforter.

Yléssa savait trés bien que Clément la laissait se tromper, qu'il n'intervenait pas exprés pour la "punir" de son attitude.Elle ne lui en voulait pas, elle aurait réagit de la même manière.
Ca lui apprenait à faire sa maligne, elle devait le reconnaitre, elle n'avait aucune idée d'où pouvait se situer la cuisine à présent.Alors, qu'elle allait l'avouer à son ami, celui-ci s'avança et finit par la prendre dans ses bras.

Paniquée par ce changement brusque d'attitude, Yléssa voulu d'abord se dégager mais elle n'en avait pas la force, pas la force mentale du moins, et resta contre Clément pétrifiée, ses pensées tourbillonnant.
Elle finit pourtant à dire, d'une voix douce, totalement différente de celle qu'elle avait eu quelques minutes plus tôt:

"Clément...Je suis perdue..."

Ce qui résumait assez bien la situation en définitive, que ce soit dans la tête d'Yléssa ou dans le lieu où ils se trouvaient. (^^)

Tandis que Clément, sentant son amie s’abandonner enfin dans ses bras et heureux d’avoir retrouvé sa confiance la serrait contre lui de son bras gauche tout en lui caressant les cheveux de la main droite pour la réconforter, le jeune homme sentit soudain ses cheveux se hérisser sur sa tête.

Un long cri lugubre venait de retentir à l’autre bout du couloir à l’entrée duquel ils se trouvaient.
Ce hurlement surgi de la nuit faisait penser à celui de quelqu’un cherchant à extérioriser l’immense horreur qu’il éprouvait subitement ; après s’être « désintensifié » durant quelques instants, il repartit de plus belle.

En l’entendant, Clément, comme tétanisé, cessa de caresser les cheveux de son amie, interrompant d’un seul coup son geste. Le jeune homme avait le regard fixé droit devant lui et était parfaitement immobile, ne clignant même pas des paupières.

Yléssa, ne sachant pas vraiment comment se comporter, se laissa réconforter par son ami.Un vague sourire apaisé se dessina même sur son visage juste avant qu'il ne prenne la forme d'une grimace.
En effet, la jeune fille sursauta en entendant ce cri strident sortit de nulle part.
Aussi horrifiée que la personne, si s'en était une, qui poussait le cri, Yléssa se serra davantage contre Clément puis leva la tête pour observer son ami, très inquiète.C'est alors qu'elle vit l'expression de son visage, il était comme pétrifié, il observait devant lui sans rien dire.

"Clément qu'est-ce que...."

C'est alors que tout doucement, elle décida de se tourner pour voir ce qui effrayait tant son ami.
Le couloir était très sombre, elle n’y voyait rien, pourtant par moment, il lui semblait apercevoir une ombre noir qui commençait à s'éloigner d'eux, le cri provenait de là, oui, il provenait forcement de là.
Ce cri était tellement fort, qu'Yléssa en avait mal au tympans...

"T'AS PU VOIR CE QUE C'ETAIT??...CLEMENT??" Le jeune homme n'avait pas l'air de réagir, Yléssa lui secoua légèrement les épaules.

Lorsqu’Yléssa lui secoua les épaules, le jeune homme sembla revenir à lui-même, comme s’il sortait d’un long sommeil.
Il regarda quelques secondes son amie avant de la reconnaître, se souvenant du même coup ce qu’il faisait là.

Mais son effort de mémorisation l’ayant empêché de porter attention aux paroles de la jeune fille, il lui demanda, comme son regard redevenait parfaitement clair et conscient de ce qui venait de se passer :

« Que dis-tu ? Et ce cri, d’où provenait-il ? »

Clément, qui avait été comme « assommé debout » par le hurlement, n’avait absolument pas vu la forme noire qui se profilait devant lui dans le couloir...

« Que dis-tu ? Et ce cri, d’où provenait-il ? »

Yléssa resta quelques secondes la bouche ouverte, Clément avait l'air de tout juste se réveiller, n'avait-il pas vu cette ombre??Qu'est-ce qui avait pû assommer à ce point son ami?
La jeune fille tourna la tête vers le couloir, bien qu'ayant peur de ce qu'elle pourrait y trouver, l'envie ou plutôt la curiosité la poussait à poursuivre cette ombre qui avait disparue.

"Viens!!" Dit-elle en prenant instinctivement la main de Clément, d'un ton décidé.
"Suivons-la!!" Ajouta-t-elle sans donner plus d'indications au jeune homme.

Quoique ne réalisant pas pleinement ce qui se passait, Clément suivit son amie. Il n'avait pas vraiment le choix, pour deux raisons : d'une part il se sentait un peu cotonneux ce qui lui ôtait toute envie de tenter de résister à la volonté de la jeune fille qui l'entraînait, et d'autre part, il avait vaguement conscience qu'elle se dirigeait vers un danger, et il était hors de question qu'il la laisse y aller seule : si jamais Jérémy apprenait ça un jour... et puis de toutes façons, laisser tomber une amie n'était pas le genre du jeune homme. Or, Yléssa était la première amie qu'il eut jamais eu...

Toutefois, au bout de ce qui lui sembla être quelques minutes de marche, comme ils s'enfonçaient depuis trop longtemps à son goût dans un couloir sombre et silencieux, qui semblait sans fin et où seuls résonnaient le bruit de leurs pas, il demanda :

"Tu m'emmènes où comme ça ?"

Il avait parlé normalement, et sa voix, résonnant contre les parois, donna un semblant de vie aux lieux durant quelques instants, mais signala aussi assurément leur présence à n'importe quelle créature se trouvant sur les lieux.

Clément n'opposa aucune résistance, la jolie rousse continua donc d'avancer, fixant les ténèbres devant elle. La curiosité, quel vilain défaut!
La jeune fille se mordit les lèvres, elle avait peur certes mais l'envie de se confronter au danger était trop grande pour être ignorée.
Son ami semblait encore un peu perdu, le hurlement qu'ils avaient entendu était tout sauf humain.

"Tu m'emmènes où comme ça ?"

Yléssa se retourna et jeta un regard noir à son camarade qui, malgré l'obscurité ambiante, n'avait certainement pas pu le louper.

"Tu veux nous faire repérer?" Demanda t-elle en chuchotant. Son ton était froid mais surtout inquiet. Elle ne voulait pas qu'il leur arrive quelque chose.
Yléssa soupira silencieusement et reprit son exploration, même si ses pas se firent moins espacés.

"Je me demande ce que ça pouvait...." Venait-elle de dire en se retournant vers Clément. Elle n'eu pas le temps de finir sa phrase qu'elle se sentit attirée en arrière...Quelqu'un ou quelque chose était en train de tirer sur sa cape.

"Clément!" Cria t'elle en s'accrochant de toutes ses forces aux bras du jeune homme, ses pieds commençaient même à s'éloigner du sol.

Clément ne réalisa ce qu'il avait fait qu'en voyant le regard noir que lui jeta sa camarade.

Il ne répondit rien, honteux, se contentant de la suivre. Elle accélérait le pas, et il s'apprêtait à lui demander si elle avait hâte d'être en danger, lorsque soudain, il la sentit s'agripper à son bras. Mais un même instant, il sentit ses pieds soulevés du sol. Il voulut tourner la tête, mais il était tenu par le cou, si bien qu'il ne put que constater du coin de l'oeil que son amie vivait la même mésaventure que lui... cela ne pouvait toutefois pas durer, le col de sa robe de sorcier l'étranglait de plus en plus.

Dans un geste instinctif, il porta la main à la poche de son jean, où se trouvait sa baguette.
c'est alors qu'une voix tonna à son oreille, d'autant plus menaçante que l'écho en revint des tréfonds du couloir :

"SI TU TOUCHES A TA BAGUETTE... ET C'EST VALABLE POUR TOI AUSSI, PERONNELLE"