...de nuit...

Gwenaël, en sortant de ses cours, s’était dirigé vers sa salle commune, espérant y trouver celle qui occupait toutes ses pensées…

Il s’était assis dans l’un des fauteuils et avait passé la soirée à attendre la jeune fille, repensant sans cesse à l’attitude égoïste qu’il avait eu lorsqu’Automne lui avait parlé de prendre un travail.

Il en avait même oublié de manger, ne sentant pas sa faim, mais son attente s’était révélée vaine.

Soudain, il avait entendu douze coups résonner dans le château, venus d’une quelconque horloge, et s’était levé, comme électrisé.

Il s’était précipité dehors, ne se calmant que lorsque le vent froid le saisit à la sortie du château.

N’ayant pas même pris le temps de mettre un manteau, il était frigorifié, mais bien trop inquiet pour sa compagne pour ne serait-ce qu’envisager de rebrousser chemin.

Il avançait donc dans les rafales de vent, sans but précis, ne faisant attention ni à la pluie qui se préparait, ni aux sinistres hululements des hiboux en chasse qui ne cessaient de piquer brusquement sur le sol pour se saisir d’un mulot imprudent, puis remontant rapidement dans les airs en un ballet qui semblait éternel…

Eux avaient la chance d’être nyctalopes, mais ce n’était pas le cas de Gwen, qui se cognait sans cesse aux troncs des arbres du parc, n’y voyant goutte dans cette nuit d’autant plus obscure que des nuages cachaient la lumière de la lune.

Les abords du château étaient bien éclairés, mais il en était loin maintenant, trop loin pour que cette lumière à laquelle il tournait de toutes façons le dos lui soit utile en quoi que ce soit.

Le jeune homme commençait à être couvert d’ecchymoses à force de se cogner un peu partout, mais cela lui semblait complètement égal.
Son visage, commençait à être bleu, à la fois de coups et de froid, et par endroit du sang lui coulait dessus, là où il s'était ouvert à force de se cogner. Son arcade sourcilière gauche était notamment fendue à son extrémité du côté de la tempe, et un filet de sang lui dégoulinait tout le long de la joue pour finalement aller se perdre dans son cou.

Il était comme halluciné et avançait droit devant lui, ne cherchant pas même à contourner les obstacles qu’il apercevait pourtant juste à temps pour ne pas s’y cogner.

Il avançait droit devant lui, l’air décidé, alors même qu’il aurait été bien embarrassé pour répondre si quelqu’un lui avait demandé où il allait.

La seule chose qu’il savait, c’est qu’il était minuit et n’avait pas vu automne depuis bien trop longtemps pour que ce soit normal.

Il était minuit, Automne venait de sortir du bar alors que la fête battait son plein, elle avait remercié "Charlie" et même si les clients insistaient pour qu'elle reste, la jeune fille savait qu'il fallait qu'elle rentre surtout qu'elle avait pas mal de chemin à faire avant de regagner l'académie.
Il faisait bien évidement nuit noire dehors et le vent soufflait par rafales.Un peu pompette, même si elle tenait trés bien à l'alcool depuis sa période "rebelle" (XD), Automne marchait doucement le sourire aux lèvres, sans savoir pourquoi elle riait....
Le chemin qu'elle empruntait était beaucoup plus effrayant la nuit qu'elle ne l'aurait imaginé mais l'effet de l'alcool la rendait beaucoup moins sensible à ce qui l'entourait donc la peur de l'inconnu était moins ressentie.

Alors qu'elle traversait le parc de sa démarche gauche, se demandant pourquoi avait-il fallu qu'il construise un bar aussi loin, un bruit attira son attention pas loin d'elle.Elle tourna la tête et c'est là qu'elle vit une ombre, ou peut-être un animal mais ne pouvant pas réfléchir davantage, elle se mit à crier d'effroit:

"Un spectre!!!!!!!" Complètement déboussolée, elle se mit à courir mais à peine fit-elle deux pas qu'elle tomba par terre.

"Ouille!!" Complètement paniquée, elle n'osait plus regarder derrière elle, elle n'avait pas bien vu le "spectre" en question mais qui à part un spectre se promenerait en pleine nuit dans le parc??
Cherchant sa baguette, toujours à genoux, toute nerveuse et tremblante, elle entendit encore quelques pas derrière elle.

Gwen', au secours!! Pensa-t-elle trés fort!!

Gwen, tandis qu’il se redressait après s’être pour la énième fois cogné et ouvert cette fois-ci la lèvre supérieure, fut arrêté dans sa folle errance par quelque chose qui se produisit sur sa gauche.

Il s’arrêta, surpris par ce bruit nouveau que le vent venait de lui apporter et resta quelque secondes immobile avant de réaliser qu’il s’agissait d’un cri humain.
Il fronça les sourcils, essayant de se rappeler plus précisément le son qu’il avait perçu, mais n’y parvenant pas.

Tandis qu’il faisait cet effort de mémoire, il entendit brusquement un autre cri, dans sa tête celui-là et qu’il identifia immédiatement : Automne avait besoin d’aide !

Sans même réfléchir, laissant là le mystère qui se trouvait près de lui, il fit demi-tour, et partit en courant vers le château, bien que titubant comme un homme ivre à chacun de ses pas, sonné de tous les coups qu’il avait reçus (ou s’était donné, selon le point de vue^^).

Lorsqu’il fut à mi-chemin entre son point de départ et le château, il se mit à hurler dans le vent, espérant que la jeune fille l’entende et qu’elle puisse lui répondre afin de le guider :

« AUTOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOMNE !!!!!!! OUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU ES-TU ????????????? »

Un flot de sang venu de sa lèvre entra dans sa bouche lorsqu’il l’ouvrit pour appeler, mais il ne s’arrêta pas à ça, ni non plus au risque qu’il prenait en hurlant de réveiller tout le château et de les faire punir…

Automne terrorisée resta par terre, les genoux un peu écorchés, les yeux fermés, n'arrivant pas à contrôler sa peur, celle d'oser regarder derrière elle.C'était stupide, comment pouvait-elle croire aux spectres??Mais si ce n'était pas ça, ça pouvait très bien être un animal ou une personne mal intentionnée...Des larmes d'angoisses commencèrent à couler sur ses joues, elle qui jouait si souvent la forte, n'arrivait même plus à saisir sa baguette.
C'est à ce moment là qu'elle entendit un cri, ce cri assez lointain mais qui ne lui était pas indifférent, c'était son nom que l'on criait non??Ou avait-elle rêvé??Impossible, c'était Gwenaël qui la cherchait, c'était forcement lui....Elle n'avait pas la voix pour lui répondre, la peur la lui avait prise.
Ne regardant pas derrière elle, elle décida tout de même de se lever et se mit à courir, courir le plus vite possible, courir pour fuir l'ombre derrière elle (si elle savait qu'elle n'était plus là XD).
Tout en essayant de se repérer dans le noir et surtout en essayant de se blesser le moins possible (l'est pas aussi suicidaire que Gwen ^^), Automne se rapprochait déjà de l'académie.

"Gwen...Gwen!!" Essaya-t-elle de crier sans grand succès, la gorge trop nouée par les larmes et l'effroi."Gwen je t'en prie!!"

Elle s'arrêta et s'appuya contre un arbre.Après avoir pris une grande inspiration, Automne décida de regarder derrière elle....Personne!!On ne l'avait pas suivit.Un peu soulagée, la jeune fille toute tremblante regardait autour d'elle, essayant d'apercevoir Gwenaël qui devait sans doute s'inquiéter.Le coeur battant, elle essaya tout de même de se calmer et de se concentrer pour entrer en connexion avec son ami.

Gwen je....parc....!! Ses pensées étaient trop confuses et impossibles à contrôler.Ses sentiments avaient trop d'emprise...

Gwen, qui se concentrait dans l’espoir d’entendre une réponse de sa bien-aimée, commençait à désespérer lorsqu’il entendit vaguement quelque chose, non pas comme il s’y attendait avec ses oreilles, mais dans sa tête.

C’était bien trop confus pour qu’il puisse comprendre quoi que ce soit, mais il savait une chose, c’est que c’était Automne.
Et que la jeune fille avait complètement perdu ses moyens sous l’effet d’un sentiment qui submergeait tout, y compris ses pensées : la peur.

Et pour qu’il la perçoive vu la non-concentration de la jeune fille, cela ne pouvait signifier qu’une chose : ils étaient physiquement à une courte distance l’un de l’autre.

Il inspira un grand coup pour se calmer et éviter que la peur de la jeune fille ne le submerge lui aussi, puis hurla dans sa tête, de façon à ce que la jeune fille entende sa voix à lui plus forte que sa peur à elle :

« Calmes-toi ! Je suis dans le parc, près du château, et pas loin de toi, même si je ne te vois pas avec cette nuit ! Toi, où es-tu ?
Qu’est-ce qui t’effraie à ce point ? »

Il commença à avancer rapidement, se cognant toujours aux obstacles, indifférent aux violences des chocs.

Une seule chose lui importait : retrouver la jeune fille le plus vite possible et la sauver de ce qu’elle redoutait tant, quelle que soit cette chose.

Suivant son instinct, il se dirigea vers le petit ruisseau à cascade dans lequel elle avait failli se noyer et qui descendait vers la mer, ce qui eut au moins l’avantage de le faire sortir de la zone boisée : il se cogna nettement moins, même s’il butait dans chaque obstacle au sol, et s’il avançait maintenant avec seulement l’œil gauche d’à peine entrouvert, ayant pris une basse et grosse branche en travers de la figure, ce qui lui laisserait probablement deux yeux au beurre noir en souvenir, en plus de ses autres blessures…

Automne toute tremblante ne bougeait pas, elle n'osait pas s'éloigner de l'arbre contre lequel elle était appuyée. Elle espérait que Gwenaël avait entendu ce qu'elle avait réussit à lui transmettre malgré sa peur.
C'est alors qu'elle entendit sa voix dans sa tête, il lui demandait où elle se trouvait et qu'est-ce qui lui faisait si peur.

*Je ne peux pas lui répondre... Je n'y arriverai pas...*

Des larmes se remirent à couler instinctivement sur ses joues, elle paniquait, mais à quoi cela lui servait?? Il n'y avait plus un bruit autour d'elle, tout était noir.... Soufflant par accoues pour contrôler et sa respiration et sa panique, elle ferma les yeux et s'efforça à répondre du mieux qu'elle pouvait à son ami.

"Gwen....prés du lac, contre un arbre!! Une ombre, derrière moi....!!!"

Le message fut bref mais efficace, Automne le savait, elle avait pût rentrer en contact avec le jeune homme.
Elle n'avait plus qu'à l'attendre, pourtant avec tous les arbres qu'il y avait à cet endroit, il valait mieux qu'elle se déplace afin d'être plus visible.
Hésitant quelques secondes, luttant contre cette peur tenace et totalement insensée, la jeune fille s'avança de quelques pas à visage découvert.
C'est alors qu'elle entendit des bruits dans son dos.....

C’était bien évidemment Gwenaël qui avançait, courbé en deux sous la tempête qui faisait rage dans la forêt.

« J’arrive ! » répondit brièvement et mentalement le jeune homme à Automne, accélérant encore son allure maintenant qu’il était certain d’être dans la bonne direction pour enfin la retrouver.

Il avait ramené sa robe de sorcier qu’il tenait serrée le plus possible contre lui pour éviter que le vent ne s’engouffre dedans.
En fait, il avait utilisé un sortilège pour s’enrouler dans le tissu qui lui couvrait totalement le visage et le corps, le transformant en une sorte de grande ombre noire dont seuls ses bras ressortaient, même si eux aussi étaient totalement enveloppés dans le tissu noir de sa robe.

Ainsi accoutré, il ressemblait vraiment à une grande ombre noire d’autant plus qu’aucune partie de son corps n’était visible, ce qui ne permettait pas de l’identifier. Mais il s’en moquait : l’essentiel pour lui était d’avancer le plus vite possible.

Cela l’empêchait de voir le minimum que son œil le lui permettait, mais au moins cela le protégeait un minimum des coups…

Soudain, comme il venait de sortir des arbres, à en croire les branches qui ne le giflaient plus, il heurta de plein fouet quelque chose de grand, mais de beaucoup plus « mou » qu’un arbre…

Il s’arrêta, surpris, tous les sens en alerte pour percevoir ce qui allait se passer

Au moment même où Automne allait tourner la tête pour mettre un visage ou autre sur ce bruit, elle fut percutée par cette chose qui arrivait derrière elle. Reculant de quelques pas, elle semblait totalement effrayée par ce qu'elle venait de voir, c'était l'ombre, cette ombre immense, insensée mais bien réelle puisqu'elle gesticulait.

Son souffle s'accéléra tout comme les battements de son coeur, son corps entier se mit à trembler, tétanisée. Elle ouvrit la bouche, aucuns sons n'en sortit, elle se contentait d'observer la chose devant elle sans pouvoir en détacher ses yeux, complètement désemparée.
Le vent lui fouettait le visage, troublant sa vision. C'est alors qu'une branche vint se cogner contre sa jambe, ce qui eut pour effet de la faire tomber en arrière, assise enfin, elle réussit à sortir de l'emprise de la panique et commença à s'éloigner à terre tout en criant de toute sa voix:

"GWEN!!!AU SECOURRRRRRRRRRRRRRRRRRSSS!!!"

Elle s'éloignait à quatre pattes maintenant, essayant de se relever, moitié-courant moitié-tombant, voulant mettre le plus de distance entre cette chose et elle.

"GWENNNNNN, JE T'EN PRIEEEEEEE, HELPPPPPP!!!"

Elle ne contrôlait plus ses larmes, d'ailleurs, elle ne contrôlait plus rien, comment une chose pareille pouvait se promener dans le parc de l'académie...Tout en courant, Automne se prit les pieds dans des racines et tomba à genoux, sa basket était coincée, elle n'arrivait plus à sortir son pied, toujours saisit par la panique, de violent sanglots vinrent saccader sa voix.

Gwen, se sentant observé tandis que la chose fuyait, compris qu’il avait heurté un être vivant et se garda de bouger, attendant de l’identifier.

Lorsqu’il entendit hurler Automne, il comprit que c’était elle et du même coup que cette « ombre » derrière elle qui avait tant effrayé la jeune fille était probablement lui-même tandis qu’il la cherchait.

Il allait arracher sa robe pour mieux se précipiter vers elle, mais le soulagement de l’avoir retrouvée vivante et de maintenant savoir qu’il n’y avait aucun danger lui permettait de sentir désormais les multiples douleurs qu’il éprouvait dues à tous les coups qu’il avait pris.

Imaginant parfaitement l’aspect qu’il avait probablement, il renonça aussitôt à sa première idée, de peur d’effrayer davantage la jeune femme si elle voyait son visage boursouflé et en sang.

Tandis qu’il réalisait tout cela et se décidait en quelques secondes, Automne s’éloignait de lui à en croire son appel à l’aide qui venait de plus loin.

Il tenta de lui dire que c’était lui mais renonça, entendant que la tempête redoublait et sentant que sa voix était étouffée par le tissu de sa robe et de plus persuadé que la jeune fille ne le croirait que si elle entendait sa voix et si elle sentait la douceur de ses gestes envers elle.

« Calme-toi, ne bouges plus, j’arrive » ordonna-t-il à la jeune fille dans sa tête tandis qu’il approchait d’elle.

Lorsqu’il entra en contact avec elle, il ressentit en plus de sa peur son impuissance.

* elle doit avoir un problème. J’espère que ce n’est pas trop grave, mais ça va me faciliter la tâche si elle ne peut plus me fuir* songea-t-il alors qu’il se trouvait maintenant à moins d’un mètre d’elle.

Automne dont le pied était toujours coincé, réfléchissait à toute vitesse quand elle entendit Gwen lui ordonner de se calmer.
La jeune fille, leva la tête et essaya de regarder autour d'elle en espérant voir arriver son ami. Mais c'était trop tard, elle entendit des bruits derrière elle, le vent était de plus en plus fort, elle tourna la tête et vit l'ombre s'avancer vers elle.

Ses sanglots ponctuaient son corps par de petits spasmes, l'ombre s'approchait toujours plus d'elle, elle tira alors plus fort sur sa jambe pour débloquer son pied devenant douloureux ce qui l'enfonça encore plus.
Ne sachant plus quoi faire, elle décida de se battre, par reflex, elle plongea sa main dans sa poche et en sortit: sa baguette.

"Ne...t'approche... pas!!!" Cria-t-elle d'une voix cassée, une lueur de haine dans le regard en pointant sa baguette sur "l'ombre".
Elle avait prit de la détermination même si la main qui tenait sa baguette tremblait comme une feuille.
Gwen allait surement arriver, elle ne pourrait pas lutter contre cette créature seule....

Tandis que Gwen approchait d’Automne, un bruissement d’étoffe attira son attention, si bien qu’il en oublia de faire attention, buta, et tomba à la seconde même où elle lui disait de ne pas l’approcher.

Réalisant qu’il tombait sur elle, il tendit les bras en avant, ce qui lui permit de freiner sa chute et lui évita d’écraser sa compagne.

Il sentit comme un morceau de bois qui cassait sous son poids et comprit que ce qu’il avait entendu juste avant était la baguette que la jeune fille sortait de sa poche.

Il lui prit doucement la main qui tenait encore le morceau de baguette cassée puis positionna le bras de la jeune fille de façon à ce que ce morceau soit orienté ailleurs que vers lui, par précaution.

Il approcha ensuite ses lèvres de là où il supposait que se trouvait son oreille et hurla, pour qu’elle l’entende malgré la tempête qui redoublait encore et les épaisseurs de tissu qui lui recouvraient la bouche :

« CA VA, JE NE T’AI PAS FAIT MAL ? ? ? »

Puis il resta immobile, attendant la réaction de la jeune fille, se contentant pas précaution d’immobiliser sa baguette.

Alors qu'elle croyait que la créature s'était calmée, elle la vit plonger droit sur elle, un craquement se fit entendre, sa baguette se cassa en deux.Impuissante, désemparée, les larmes coulèrent de plus belle, mais elle commença à se débattre, repoussant l'ombre avec ses mains quand celle-ci se mit à crier pour couvrir le vent.

Cette voix...c'était pas n'importe quelle voix, c'était celle de Gwen.

Instinctivement elle tourna la tête et ressentit en effet, la présence de son aimé, malgrés son camouflage.C'était bien lui, elle le savait sans pouvoir l'expliquer.

Complètement déboussolée, toujours coincée entre les racines qui labouraient sa cheville.Elle se mit à sangloter, n'arrivant pas à réaliser que ce qu'elle fuyait depuis une demie-heure n'était autre que Gwenaël.
Pour toutes réponses à la question de ce dernier, elle s'enfouit dans les bras de Gwen, n'arrivant pas à contrôler ses sanglots et les tremblements qui les accompagnaient.

Comment avait-elle put plonger dans une telle panique??
Epuisée, elle n'arrivait même pas à sortir quoique ce soit de sa bouche....

Bien que sa compagne lui fit mal en s’appuyant contre les multiples contusions qui couvraient son corps, Gwenaël en fit abstraction.

Bien qu’Automne n’ai rien dit, il sentit son abandon entre ses bras et, comprenant qu’elle l’avait reconnu et qu’il ne risquait donc plus rien, il lâcha son poignet et, la prenant dans ses bras, il se redressa doucement, asseyant très progressivement la jeune fille qu’il sentait souffrante et à qui il avait d’autant plus peur de faire mal que son don ne s’était pas activé…même si quelque part cela le rassurait : ça signifiait que son amie n’avait pas grand besoin de soin, que sa blessure était bénigne, et ça il le savait.

Lorsqu’il furent assis, il resta plusieurs minutes à la serrer contre lui tout en caressant ses cheveux.

Il n’avait toujours pas enlevée sa cape enroulée autour de lui qui le masquait complètement, et espérait bien qu’elle ne lui demanderait pas de le faire, ne souhaitant pas la réeffrayer par son apparence

* elle a eu sa dose d’émotions fortes pour la soirée, à mon avis* songeait-il en la berçant ainsi.

Lorsqu’il la sentit moins nerveuse et que ses sanglots se furent calmés, il lui demanda doucement :
« Quel est ton problème, pour que tu ne te sois pas enfuie une fois de plus ? »

Automne se calmait peu à peu dans les bras de Gwen, ses sanglots devinrent plus espacés et finirent par disparaître. Malgré le vent et l'obscurité, elle était apaisée, tout allait mieux, elle se sentait en sécurité, ses cauchemars étaient finis....
Alors elle se promit de ne plus jamais revenir seule du bar où elle servait et qu'elle ferait tout pour ne plus jamais se fâcher avec celui qu'elle aimait et qui n'avait pas hésité à venir l'aider.

« Quel est ton problème, pour que tu ne te sois pas enfuie une fois de plus ? » Lui demanda Gwen.

La jeune fille releva la tête, réalisant d'une part que son pied était toujours coincé et qu'il lui faisait mal et d'une autre que Gwenaël était encore enroulé dans son espèce de cape.

"Mon pied est coincé...Je n'arrive pas à l'enlever!!" Avoua-t-elle en séchant ses larmes comme une gamine que l'on consolait.
Jamais elle ne se serait doutée qu'elle pleurerait autant pour une histoire de "spectre" qui n'existait même pas.

"Mais....Gwen, enlève ta cape, tu ne vas rien voir..." Ajouta-t-elle d'une petite voix toute cassée, elle avait vraiment trop crié.

Entendant la réponse de la jeune fille qu’il sentait redevenir maîtresse de ses nerfs, Gwenaël cessa de lui caresser les cheveux et, tout en la tenant toujours serrée contre lui de l’autre main, il commença à suivre de sa main droite la jambe droite de la jeune fille dont il trouva le pied à la surface de la terre.
Il remonta ensuite le long de sa jambe afin de trouver l’autre, qu’il suivit à son tour.

Bien qu’ayant comme seul but de le guider et alors même qu’il ne pensait absolument pas à ça, les caresses du jeune homme, de par leur délicatesse (il ne voulait surtout pas faire mal à sa compagne), se faisaient sensuelles, mais il en était parfaitement inconscient.

Sentant qu’il trouvait le sol avant son pied, il prit la cheville dans sa main et la serra légèrement, la maintenant tout en faisant attention de ne pas serrer cette cheville « touchablement » enflée, pour éviter que le mouvement lui soit douloureux puis, la serrant plus fortement contre lui, il la souleva et l’assit sur ses genoux à lui et l’appuya contre son torse.

Ensuite, il la lâcha et, s’appuyant sur la main ainsi libérée, il plia ses jambes et avança, les déplaçant tous les deux jusqu’à ce que la jambe prisonnière de la jeune fille soit suffisamment fléchie pour qu’il puisse en jouer.

Ensuite, il enfonça légèrement plus la pointe du pied de la jeune fille, de façon à pouvoir nettement l’incliner malgré l’étroitesse du trou.

Ensuite, il lui fit faire le même geste que si elle quittait une chaussure, et ressortir très doucement son pied du trou, faisant attention de ne pas le heurter.

Il baissa ensuite la tête vers la jeune fille toujours assise sur ses genoux et lui murmura dans sa tête : « Ca va ? »
Il n’avait en effet pas encore pris l’habitude de parler à voix haute et n’y avait en l’occurrence tout simplement pas pensé.

Quand à sa non-réponse à la remarqaue de la jeune fille apr rapport à sa cape, elle était volontaire : il ne voulait en aucun cas qu'elle le voit dans cet état, mais ne voulant pas non plus l'inquiéter, il avait intentionnellement fait comme s'il n'avait pas entendu.

Il tenait toujours dans sa main le pied maintenant libéré mais déchaussé de la jeune fille, dont le soulier était resté coincé dans le trou…

Automne, agrippée à Gwenaël ou plutôt à la cape du nom de Gwenaël (mdr ) , ne put s’empêcher de se sentir soulagée. Sa cheville lui faisait mal mais la douleur était supportable. Alors que la jeune fille allait redemander à son aimé pourquoi il n’enlevait pas sa cape pour mieux voir ce qu’il faisait, elle se mit soudain à frissonner, les caresses de Gwen y étaient sûrement pour quelque choses.

Se décontractant, la jeune fille laissa le jeune homme manœuvrer librement pour retirer son pied d’entre les racines.
Elle se sentait tellement bête, prise au piège par la panique, elle avait fait n’importe quoi cette nuit…Sa baguette en était la preuve irréfutable, ce n’était plus qu’un morceau de bois cassé en deux dont le deuxième morceau pendait lamentablement.

Gwen avait réussit à sortir la cheville d’Automne du piège dans le quel elle s’était fourrée, la jeune fille soupira légèrement…La soirée ne finissait pas si mal en fin de compte.

« ça va!! Mais j’ai eu la peur de ma vie.......Merci mon preux chevalier!! » Ajouta-t-elle à haute voix, avant de se pelotonner contre le jeune homme, fatiguée et tremblotant légèrement.

« Excuse-moi pour ce que je t’ai dis ce matin….Je suis vraiment stupide parfois… » Finit-elle par dire, la voix toujours aussi cassée en levant les yeux vers l’ombre qui lui servait de petit ami.